Bien voyager c'est aussi s'incorporer aux mouvements des autres, s'associer à la pulsation qui rythme les pas ou le vent d'ailleurs.
Pour que le voyage soit beau, il faut que le voyageur le soit aussi. Beau dans la rencontre, beau dans la façon de s'approcher.
Pour que se lève un peu le rideau de l'inconnu, il faut la patience, car...
L'inconnu peut rester indéfiniment l'inconnu si l'enseignement qu'il doit t'apporter n'est pas de le connaître.
Un instant de silence s'empara de tous les lieux du chemin. Il s'installa alors que la conversation invitait à la méditation. Nolan s'aperçut que ce silence régnait partout. Il allait bien au-delà des abords du chemin. Tout semblait en être imprégné, soumis à sa souveraineté. Comme si la seule chose venue le perturber n'était que les mots échangés. Rien ne s'entendait d'autre à des kilomètres d'ici. La présence des montagnes semblait imposer ce silence. Elles le diffusaient et elles le contenaient. Il vivait dans leurs bras et quiconque s'engageait là devenait à son tour le silence. La grandeur du silence faisait devenir le silence. Il finissait par vaincre ce qui pouvait le rompre. C'était comme le désert et son espace, pensa Nolan. Comme avait dit le vieux guerrier africain : pour vivre là il faut devenir le souffle du vent et le grain de sable.